Pierre Ferracci : l’entretien en intégralité sur ses villas dans la baie de Rondinara

Deux villas bâties sans respect du permis de construire dans l’espace remarquable de la baie de Rondinara, près de Bonifacio, cristallisent les tensions autour de l’immobilier en Corse. Leur propriétaire, Pierre Ferracci, revient sur le contexte de la construction. Entretien : Florence Antomarchi, Stéphane Lapera

Deux villas bâties sans respect du permis de construire dans l’espace remarquable de la baie de Rondinara, près de Bonifacio, cristallisent les tensions autour de l’immobilier en Corse. Leur propriétaire, Pierre Ferracci, revient sur le contexte de la construction.

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Il y a quelques jours, nous revenions sur la polémique autour des villas Ferracci. Deux maisons avec piscine bâties sur 670m2 en tout de surface au sol dans la baie de Rondinara, qui ont provoqué l’ire des associations de défense de l’environnement, de groupes de citoyens et de certains politiques.


"Quand je fais une erreur, je le dis"
Pierre Ferracci, propriétaire de ces villas revient en longueur sur la polémique : « Je n’ai rien à cacher », explique-t-il. « Y compris de mes propres responsabilités. Quand je fais une erreur, je le dis, je suis prêt à la payer. Je trouve que l’amende est exorbitante. Après tout j’ai pris un risque un peu inouï. »

Sa ligne de défense reste la même que lors des deux procès qui lui ont valu une amende d’un million d’euros mais pas d’ordre de démolition des villas : « J’ai demandé un permis, il m’a été accordé par un jugement clair et net de la cour d’appel de Marseille. Je rappelle encore une fois qu’en 1996, le terrain était constructible. Ce n’était pas un espace remarquable. Et quelques années plus tard, au moment du jugement de la cour d’appel ce n’était toujours pas acté. »

Permis tacite

S’il est tout de même condamné, c’est que Pierre Ferracci n’a pas respecté le permis qui lui était accordé : prévu pour cinq villas dans les hauteurs du terrain. Il en construira finalement deux en contrebas, moins visibles, selon lui. Sur ce dernier point, le tribunal correctionnel d’Ajaccio et la cour d’appel de Bastia lui donneront raison.

Au moment des travaux, « le terrain était devenu remarquable », précise Pierre Ferracci. « L’espace était donc inconstructible. Je pense qu’un permis modificatif n’avait aucune chance d’aboutir, et pourtant, cette modification va dans le bon sens […]. »

« Si ces constructions avaient servi à faire plus grand et plus laid, j’aurais compris : là je sacrifie 30 à 40 % de la surface constructible et j’intègre mieux les constructions dans le site. Je trouve que tout cela n’est pas très raisonnable. »

"Acharnement"

Pierre Ferracci se défend de tout traitement de faveur lié à sa proximité avec le maire de Bonifacio ou le Président de la République : « Je n’ai jamais vu une amende pareille. Ni en Corse ni ailleurs, et mes avocats cherchent [...] Il y a certains endroits où vous n’avez ni action en justice, ni demande de démolition, ni amende. On peut aussi poser le problème comme ça.  Pourquoi ce ciblage, pourquoi cet acharnement ? Il y a quand même des choses qui dépassent le problème de l’urbanisme, le problème de l’environnement, sinon on ne comprend pas. «

Assurant chercher le dialogue avec les associations, il précise : « ce n’était pas pour des raisons spéculatives autrement j’aurai pris plus de surface et ces maisons ne seront jamais vendues. Ce sera ma résidence principale d’ici deux ans. »

Le 30 juillet, une action de mobilisation est prévue à Vizzavona pour protester contre ces constructions.
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